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El dia de los Muertos au Mexique : une expérience inoubliable

À Ocotepec, on ne fête pas el dia de los Muertos comme les autres. Et c’est la folle expérience que j’ai vécu le soir du 1er novembre 2023. Je vous emmène avec moi pour que vous aussi, vous découvriez cette tradition aussi belle que surprenante !



Nous venons d’arriver à l’hôtel après un trajet en bus depuis Mexico city. Notre priorité est de trouver quelque chose à manger rapidement, car nous sommes impatients de participer aux célébrations d’el dia de los Muertos à Ocotepec, là où nous nous trouvons. Je suis très bien accompagnée, par deux locaux originaires de cette région mexicaine. Ici, la Toussaint se fête de manière très particulière, suivant les traditions familiales et régionales. Nous allons manger, puis rapidement nous sommes dehors, prêts à suivre les coutumes.


Il est un peu plus de 23 heures, munis d’un sac avec plusieurs bougies et chacun sa tasse, nous voilà partis pour le marathon des maisons. Ici, ceux qui ont perdu un être cher au cours de l’année préparent un autel, qu’ils appellent « ofrenda » et ouvrent leurs portes au public. Les rues sont inondées par la foule, tout le monde joue le jeu. Les principaux monuments de la ville sont décorés en l’honneur des habitants décédés. Nous voyons des guirlandes colorées en levant la tête et des vendeurs ambulants proposant des bougies et de la nourriture. De la musique égaye les passants et des feux d’artifice explosent de temps en temps, provenant de différents endroits.


Nous faisons la queue pour entrer chez les habitants, appréciant la découverte de leurs superbes décorations. Il n’y a pas que les maisons qui sont décorées mais aussi le portail d’entrée et la cour : grandes arches de bienvenue, des fleurs appelées Calendula officinalis, des squelettes, des décorations, des bougies, des guirlandes. Le plus marquant lors de cette fête des morts ce sont les couleurs vives que l’on peut voir partout, du sol au plafond ! Loin de l’image que l’on a, en France, des célébrations du 1er novembre. Selon la tradition locale, la soirée marque le retour de l’âme du défunt parmi les habitants. Accueillir cette présence avec joie et bienveillance est essentiel pour célébrer dignement cet événement.


Nous entrons ensuite dans la pièce où le défunt est représenté. Un autel assez grandiose a été réalisé par la famille. J’ai vraiment l’impression d’assister à des funérailles : le mort est représenté par un squelette en hauteur, sur un cercueil. En dessous de lui, beaucoup de nourriture, de boissons et autres objets représentatifs de la personne. Des proches sont présents pour veiller sur lui, la plupart du temps l’épouse, le mari, les enfants ou les frères et sœurs. En tant que visiteur, je donne une bougie à la famille, qui représente le respect et le recueillement, je passe quelques minutes à regarder les décorations. Je n’ose pas prendre de photos ou vidéos mais les habitants m’assurent qu’ils trouvent cela gratifiant, donc je me lance. Certains échangent quelques mots avec la famille, puis nous sortons, direction la cour. Dans la première maison, j’éprouve une certaine gêne : l’impression de pénétrer trop profondément dans l’intimité de ces familles mais qui se dissipera au fur et à mesure de mes visites.


Dans la cour, c’est la fête ! Il y a de la musique, des gens qui discutent et rigolent. Les autres membres de la famille nous accueillent avec sourire et bienveillance, nous servent à boire dans nos tasses vides, du thé, du café, du punch, il y en a pour tous les goûts. Ils nous offrent aussi à manger et nous avons le choix : pan de muerto, biscuits et autres friandises mexicaines… La scène est surréaliste, surtout lorsque l’on voit la famille en deuil, mais pour les habitants, pas question de sombrer dans la tristesse. Ce soir-là, c’est le retour du défunt et il est impératif de l’accueillir avec rires et bonne humeur.


Une fois sortis de la maison, nous nous baladons et marchons au rythme des feux d’artifice. Ils éclatent au-dessus de chaque maison ouverte au public. Les files devant les demeures sont parfois très longues. Beaucoup se connaissent ici et veulent glisser un petit mot aux familles et à la personne partie, pour certains beaucoup trop tôt. Parfois, un autel représente un bébé ou un adolescent, un autre représentera deux personnes et nous sommes ramenés à la réalité. Les locaux sont très accueillants avec moi et me font vivre cette expérience de la meilleure manière possible, en m’expliquant leurs coutumes, en me laissant donner les bougies aux proches, en m’intégrant. Certains nous expliquent les histoires tragiques des défunts et de leurs familles. Et pourtant, tout le monde a le sourire.


En nous baladant dans la ville, nous voyons des autels dans les rues, faits par des habitants. Celui que je vois a été conçu pour les personnes disparues, jamais retrouvées. Une photo de chaque personne est représentée et la raison de sa disparition écrite. Je comprends très vite que ce n’est pas seulement pour se recueillir mais aussi pour crier, se battre contre les failles du pays. Devant, de nombreuses bougies sont soigneusement disposées, témoignant le fait que de nombreuses personnes partagent les mêmes pensées. Lorsque l’on passe devant le cimetière, nous n’osons pas y entrer, il fait nuit, mais ce que l’on voit est très beau : beaucoup de fleurs orange, de bougies et de couleurs. C’est inimaginable mais tellement joli.


Il est deux heures du matin lorsque nous rentrons à l’hôtel. Certaines portes sont déjà fermées, d’autres resteront ouvertes jusqu’au lever du jour. Ce que l’on me raconte c’est que les familles vont rester éveillées toute la nuit afin d’accueillir l’âme du défunt. Au petit matin, vers 5 heures, ils vont se diriger ensemble au cimetière. Sur leur chemin ils mettront les bougies offertes par les visiteurs afin de guider l’âme jusqu’à son lieu de repos. Les tombes seront alors nettoyées, embellies et un festin sera partagé en l’honneur de l’être cher !


Cette expérience est véritablement mémorable, et je vous souhaite sincèrement de la vivre au moins une fois dans votre vie ! Ocotepec n’est pas la seule ville à célébrer el dia de los Muertos de manière unique, plusieurs autres endroits au Mexique perpétuent d’anciennes traditions propres à leur région. Personnellement, je trouve extraordinaire la façon dont ils honorent leurs défunts, en maintenant une atmosphère joyeuse et remplie de couleurs. C’est une beauté et une source d’inspiration bien plus saisissante que ce que l’on peut voir en France, pour la Toussaint.

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